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Une course perpétuelle.

Au loin, le coureur suit un fil, entre des entrecroisements possibles et des lignes sans horizon. Devant nous, les images syncopées de ce mouvement continu. 
Ce qui le meut n’a pas d’importance. Par nature, il court. Il se confronte au tas, devant lui, sur sa route, comme la forme posée de restes en attente. Lui ne cesse rien ; il gravit, enjambe ce qui en reste. Il pourrait suspendre, souffler, voir enfin un horizon, mais le temps du coureur est celui d’une urgence, d’un geste à accomplir. 

L’origine du coureur est une tentative de contenir le mouvement d’une séquence de cinéma burlesque, dans la jubilation d’un corps projeté en avant.  Autour, des éléments épars, soumis à leurs propres lois d’apesanteur et de hasard, fabriquent les tas informels, singuliers, en perpétuel mouvement, qui ne pourraient être agencés d’aucune main. 

Parfois un objet ponctue cette course. Il appartient au monde du bricolage, dans sa forme la plus généreuse. Elle échappe à toutes compétences et revêt une lutte dérisoire entre l’outil et des matériaux trouvés là. Il y a malgré tout une frénésie à faire tenir la forme.
Des traces, griffures, ou surcharge de clous apparaissent sur des objets, tels des indices d’une humanité qui observe et agit. 

S’inscrit ainsi l’engagement de la forme prise en compte par le dessin ; il est possible alors d’étendre l’expérience de l’aveuglement initial pour voir enfin.